Je monte et n’en puis plus, lorsqu’entre deux étages,
ma gamine ascension de l’anguleuse pente
se voit interrompue par un doux personnage
à la lente diction, à la voix chevrotante :
« Tiens, tends-moi tes deux mains, prends ces quelques nougats…
Rappelle à ta maman qu’on change ce soir d’heure ».
Jaugeant son enfantin donc incertain légat :
« promets-moi chenapan d’en laisser à ta sœur ».
Passée la nostalgie de telle époque où l’heure
de tous nos instruments se changeait à la main,
je couche par écrit avec force douleur
cet aveu consumant : ma sœur n’en eut pas un.
A.H.