Antan

Au coin d’un feu de bois, l’aïeul contait aux siens
dans un souffle d’émoi les joies des temps anciens.
De ses mots rocailleux renaissait toute une ère
dispersée dans les cieux, enfouie sous les mers.

Les plus vieux ponctuaient ses notes de soupirs,
et je vis l’un d’entre eux tendrement me sourire,
plaignant d’un œil brillant le garnement pauvret
qui d’un passé riant ne vivrait rien de vrai.

Aînés du moins ai-je eu l’occasion de l’ouïr !
Cet enfant ingénu vous sait gré de vos phrases
dont l’éclairante flamme l’éveille et l’embrase.

Jusqu’aux nuits actuelles, je vois encore luire
dans les sombres ruelles, dédales de nos temps,
l’éclat d’une ombre d’âme des aïeux d’antan.

A.H.