Au bout des flots

Sur le dos indocile des mers et torrents
combien depuis le pont de disputes sereines,
combien d’expéditions pour qu’un beau jour se prenne
l’habitude du cil aux airs revigorants !

Le navire sans peur est soudain pris d’assaut
par deux ou trois forbans voguant vers leur malheur.
Le visage s’empourpre et perd de sa pâleur,
s’apprêtant à défendre le précieux vaisseau.

L’épée nourrie de sang, de lumière et de sel
laisse place à la plume une fois accomplie
l’agonie des brigands ou du moins leur repli
tandis qu’un bris d’écume au coucher se morcelle.

Mais ces éclats marins ne sont que transitoires
car la vie sur les flots ne sied point à l’humain.
Héros en quête d’un moins tanguant lendemain,
nous savons le fin mot de ta glorieuse histoire :

Oubliant dans l’azur les disputes sereines,
les combats, les cités, les monstres pacifiés,
tu jettes l’aventure et les armes aux pieds
pétris de vanité d’une belle sirène.

A.H.