Aux quatre vents

L’amoureux d’aventure essuie de toutes parts
les désapprobations du verbe et du regard.
Mais n’écoutant que son courage il met les voiles,
fouetté par l’aquilon sous le feu des étoiles.

Fonçant à vive allure au creux de la tempête,
ses aveugles passions lui font faire trempette.
Les flots le congédient : fracas, vives douleurs
que le vent du midi panse par sa douceur.

Une plaie néanmoins résiste aux caressants
pansements éoliens du naufragé récent.
Le voici dépassant ce vert massif central
pour sceller de son sang les terres du mistral.

Petit Poucet sanglant humant les pêches mûres,
il coupe à travers champs et marche droit devant,
posant son sac à dos lorsqu’il sent ce murmure
qu’Alpins et Provençaux appellent le levant.

A.H.