Chaque chaude gorgée de cet amer breuvage
m’éloigne d’un Morphée dont je fuis le rivage.
Tartinant mon réveil de quelque confiture,
je taquine une abeille et j’attends sa piqûre.
Les caresses gantées de sa main couturière
ne feront qu’enchanter le dos de ma cuillère.
La dame dénuée d’intentions bellicistes
ne cherche qu’à danser sur cette exquise piste.
Lorsqu’un excès d’audace amène la mignonne
sur le bord de ma tasse, mon geste lui ordonne
de rebrousser chemin sous un oeil amusé.
Elle assaille la main qui prétend refuser
le partage gracieux de l’anti-somnifère
et, se prêtant au jeu, la main se laisse faire.
A.H.