La Parisienne en guerre

Renfrognant bien sa mine et redressant la taille,
elle attache un casque superbement doré
pour survivre aux frasques de ce champ de bataille
qui vaut bien l’Indochine, Verdun, la Corée.

Car les femmes aussi voyez-vous font la guerre !*
À peine sur le front, la soldate intrépide
se montre forte et prompte à manier le fer
et tous ses ennemis craignent son regard vide.

Mais sa désinvolture est son meilleur atout.
Chevalière au galop, nul ne peut l’arrêter.
Parisienne à vélo guerroyant contre tout :
le piéton la voiture et les priorités.

J’admire l’infamie d’un regard médusé :
voici la malapprise effrontée perçant l’air
– merci bien l’électrique – comme une fusée
devant quelques mamies et un bonhomme vert.

A.H.

*n’en déplaise à Renaud, il n’y a pas que Thatcher