L’exilé du royaume

L’espoir d’enfin voir naître un semblant de duvet
sur l’âme dénudée; quelque plume qui tremble;
tout près de la fenêtre un arbre de chevet :
les soirs de l’exilé plus ou moins se ressemblent.

Et puis son jour trépasse dans un angle mort
des grandes ambitions de ses contemporains :
tant d’aspirants-rapaces bridés par le mors
de cette aliénation de l’amour du florin.

Comment s’assimiler à tous les simulacres
sculptant le décorum du palais de l’effroi ?
Une phrase écaillée sous sa blancheur de nacre :
au royaume des hommes les marchands sont rois.

A.H.